Les Principales Avantures de l'incomparable chevalier errant Don Quichotte de la Manche, C.-A. Coypel
Rare recueil très appréciable et fort estimé pour la grande qualité de ses gravures. On tient cette emblématique illustration comme la meilleure du Quichotte au XVIIIe siècle et son succès fut considérable.
COYPEL, Charles-Antoine (d'après) ; SURUGUE, Louis et coll. (gr.). Les Principales Avantures de l'incomparable chevalier errant Don Quichotte de la Manche.
Paris, Jacques-François Chereau, s.d. [1723-1724?].
In-folio, [2] ff., 25 planches, [1], demi-veau moderne à l'imitation, dos lisse, titre doré, plats marbrés d'origine conservés.
Remise en vente des gravures, toutes avant les numéros et pour certaines en première épreuve, ayant originellement paru entre 1723 et 1724 au nombre de 24 chez Louis Surugue, sous la supervision directe de Coypel. La suite sera ultérieurement portée à 28 peintures, mais seules 25 seront finalement gravées (notons que le 25e carton sera fini par Coypel en 1727). Les « cartons » de Coypel sont les peintures commandées à l'artiste par la manufacture des Gobelins en 1714, ils servirent de modèle pour la confection d'environ 200 précieuses tapisseries. Ils sont aujourd'hui essentiellement conservés au château de Compiègne. En réserve depuis 25 ans, le public peut aujourd'hui les redécouvrir dans le cadre d'une exposition dédiée (prolongée jusqu'au 25 mars 2025).
Reflet de son temps, du goût et du caractère des contemporains de Coypel, cet ensemble de scènes semble former comme un plaisant théâtre imaginaire où don Quichotte et son fidèle Sancho Pança, nullement laissés seuls à leurs apparitions fantasmagoriques et à leurs drôleries, se trouvent mêlés à une société entière, mixte et affairée, pouffant à l'occasion avec le spectateur.
Liste des vingt-cinq planches, des graveurs et des adresses de Surugue :
- Don Quichotte conduit par la Folie et Embrasé de l'Amour extravagant de Dulciné sort de chez luy pour estre Chevalier Errant. L. Surugue. Montagne Ste Geneviève.
- Don Quichotte croit Recevoir dans l'hottellerie l'Ordre de Chevalier. Cochin. Montagne Ste Geneviève, 1724.
- Don Quichotte prend le bassin d'un barbier pour l'armet de Mambrin. Surugue. Rue des Noyers.
- Don Quichotte fait demander à Sancho ala duchesse la permission de la voir. Surugue. Montagne Ste Geneviève, 1723.
- Le Curé et Cardenio rencontrent Dorothée habillée en Berger. Lépicier. Rue des Noyers.
- La fausse Princesse de Micomicon Vient prier D. Guichotte de la remettre sur le Thrône. Surugue. Montagne Ste Geneviève.
- Dom Quichotte attaché a une Fenestre par la malice de Maritorne. Joullain. Rue des Noyers.
- Don Quichotte trompé par Sancho prend une Paysanne pour Dulcinée. Hausard. Rue des Noyers.
- Le Bachelier Sanson Carasco (...). Silvestre. Rue des Noyers.
- Entrée de l'Amour et de la Richesse aux Noces de Gamache. Cochin. Montagne Ste Geneviève.
- Don Quichotte protege Basile qui Epouse Quiterie par une ruse d'amour. Beauvais. Montagne Ste Geneviève.
- Entrée de Bergeres aux nopces de Gamache. Cochin. Montagne Ste Geneviève.
- Don Quichotte prenant des Marionettes pour des Maures. Poilly. Montagne Ste Geneviève.
- Sancho s'Eveille et se desespere de ne plus retrouver son cher grison (...). Ravenet. Rue des Noyers.
- Don Quichotte est servi par les demoiselles de la Duchesse. Surugue. Montagne Ste Geneviève, 1724.
- Poltronerie de Sancho a la Chasse. Cochin. Rue des Noyers.
- La Doloride affligée (...). Surugue. Montagne Ste Geneviève, 1724.
- Don Quichotte et Sancho montez sur un cheval de bois s'imaginent dans les airs (...). Tardieu. Rue des Noyers.
- Depart de Sancho pour l'Isle de Barataria. Surugue. Montagne Ste Geneviève.
- Entrée de Sancho dans l'Isle de Barataria. Tardieu. Rue des Noyers.
- Memorable Jugement de Sancho. Joullain. Rue des Noyers.
- La Table de Sancho (...). Beauvais. Rue des Noyers.
- La Dame Rodrique (...). Surugue. Rue des Noyers.
- Don Quichotte consulte la teste enchantée (...). Joullain. Rue des Noyers.
- Don Quichotte est delivré de sa Folie par la Sagesse. Cochin. Rue des Noyers.
Surugue, Louis (1686?-1762), graveur du Roi, membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture, fut actif à Paris de 1716 à 1755?. Il fut domicilié d'abord rue de Bièvre, paroisse Saint-Étienne-du-Mont [1716], puis Montagne Sainte-Geneviève, contre le collège de Laon [1720-1728] et enfin rue des Noyers, vis-à-vis le mur Saint-Yves, attenant le magasin de papier [1728-1755?]. (d'ap. la notice de la Bnf)
Cohen 214-215